Le vendredi 14 juin, les élèves du groupe de théâtre amateur du Théâtre François-Ponsard rendront compte du travail de leur année écoulée, sous la houlette de Julien Gauthier, comédien et metteur en scène.
Julien Gauthier, vos élèves, deux groupes de dix adultes, vont jouer leur spectacle de fin d ‘ année sur la scène du théâtre de Vienne. En quoi consiste votre rôle auprès d’eux ?
« Je conçois mon métier comme de la transmission de la pratique théâtrale, avec pour but que mes élèves progressent dans leur parcours de comédien. Ce qui m’intéresse, c’est qu’ils puissent s’épanouir sur scène, avec des outils simples et compréhensibles, et qu’ils pratiquent. Nos ateliers sont un espace d’entrainement pour aider les gens à acquérir une expérience théâtrale. »
Pourquoi avoir choisi deux pièces de Carlo
Gozzi, L’oiseau vert et Le Roi cerf ?
« Je les ai choisies parce qu’elles me plaisent. J’ai besoin de travailler sur des pièces qui me réjouissent, ça me stimule dans la transmission. En tant que metteur en scène, je m’intéresse aux textes qui touchent au merveilleux. Dans notre contexte quotidien, c’est une bonne chose de s’évader, de rêver. Je suis pour un théâtre qui rassemble, qui fait du bien. Ce qui m’intéresse, c’est le bonheur. J’aime partager des œuvres qui se placent au-dessus des clivages politiques. L’oiseau vert et Le Roi cerf, ce sont des histoires surnaturelles, dans un cadre féerique avec une vision adulte, dans le Venise du XVIIe siècle, ça apporte un souffle culturel et poétique dont on n’a plus l’habitude. »
Vous êtes comédien à la base. Que vous apporte la mise en scène ?
« Ce qui m’intéresse dans la mise en scène, c’est la liberté. Je choisis les textes, des textes qui rassemblent les gens, des histoires initiatiques qui donnent du sens à la vie. Puis je restitue la pensée des grands auteurs dans mes adaptations. comme par exemple avec mon Jon, inspiré du Jonathan Livingston le goéland de Richard Bach, ou encore dans Sam, adapté du Chevalier à l’armure rouillée de Robert Fisher, que je prépare en diptyque, avec Merlin l’Enchanteur de René Barjavel. Parce que je suis persuadé que l’art sauvera le monde, l’art qui œuvre avec bonheur à partager des instants de qualité avec le public. »
• Recueilli par Marie-Pierre Joachy.