Le conte d’hiver de Shakespeare que les comédiens du groupe amateur du théâtre François-Ponsard interpréteront parle d’amour, de transmission, de jalousie mais de pardon.
Un conte philosophique dans la lignée des productions du Théâtre du Lyon du metteur en scène Julien Gauthier, à l’instar de L’oiseau vert (photo), monté en 2024.
Mercredi 7 mai, le théâtre François-Ponsard présentera la pièce Le conte d’hiver de William Shakespeare, résultat du travail en ateliers du groupe de 20 comédiens de théâtre amateur attaché au TFP. Julien Gauthier, comédien, metteur en scène et fondateur du Théâtre du Lyon, anime ces ateliers depuis cinq ans.
Julien Gauthier, qu’est-ce qui vous guide dans le choix des œuvres que vous montez avec le groupe amateur ?
« Tous les travaux amateurs que je choisis correspondent à la ligne artistique du Théâtre du Lyon: des œuvres que je rêverais de monter avec des professionnels. Ça me permet tout à la fois d’être passionné par ce que je fais et de maîtriser les œuvres au travers de cette expérience vivante avec les élèves qui y gagnent un metteur en scène passionné. »
Quelle est votre ligne artistique ?
« Ce sont les contes philosophiques qui m’intéressent, la sagesse d a n s les histoires, que ce soit dans la mythologie, les romans, les pièces de théâtre ou dans la vraie vie. On en a tant besoin dans cette période un peu chaotique. Je pense que l’art sert à ça, à nous ramener dans la bonne direction, dans la vie. Et pour cela, on a besoin de l’éclairage de ces histoires intemporelles. »
Monter Le Conte d’Hiver avec un groupe de 20 comédiens, c’est ambitieux ?
« Travailler sur plusieurs années avec ce groupe qui progresse chaque année, avec ce mélange des générations, ça amène quelque chose de formidable: un respect mutuel, un encouragement, des progrès des anciens aussi.
C’est très important. Nous, les artistes, sommes un peu le reflet de la société, nous devons être un peu comme un phare, si nous maltraitons nos anciens, on va droit dans le mur. Et justement, la pièce traite d’amour, de transmission, de jalousie mais de pardon, de haine mais d’amour, de filiation. C’est une pièce qui a beaucoup de niveaux lectures, de sagesse qui peut nous faire réfléchir sur nous-même . »
L’écrin du théâtre François-Ponsard, c’est une chance ?
« Pour moi, c’est un privilège d’avoir pu travailler dans ce lieu magique, d’être soutenu pour les productions, d’avoir des groupes amateurs de qualité qui créent une émulation en allant voir les spectacles de la programmation. Ça a été une expérience très importante dans ma vie pour faire éclore le Théâtre du Lyon et pour voler de mes propres ailes dorénavant sur des projets, pourquoi pas de direction de théâtre à l’avenir. »
• Propos recueillis par Marie-Pierre Joachy.