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ROMAIN ROUGE - Domaine d'O - Alpha Kaba, réfugié politique

A Montpellier, le monde culturel se mobilise en soutien à l’association SOS Méditerranée.

En ce début de saison, le Domaine d’O, Cinémed et Montpellier Danse « accueillent des artistes qui abordent les expériences, témoignages et questionnements soulevés par les drames qui se jouent en Méditerranée ». Au théâtre Jean-Claude Carrière, les projecteurs étaient tournés sur Alpha Kaba, journaliste réfugié politique.

Le Domaine d’O s’engage. L’institution est partenaire de SOS Méditerranée sur la saison 20/21, et pour son lancement, le choix s’est porté sur une œuvre forte et quasi-documentaire. L’histoire d’Alpha Kaba, elle est d’abord banale : un jeune guinéen rêve de devenir journaliste. Il s’épanouit à la radio quand il reçoit des menaces de mort émanant du Pouvoir en place. Tout se complique alors. Contraint de quitter sa Guinée natale, il fuit en Algérie avant d’être stoppé en Libye, capturé par une milice. Là, il va vivre l’enfer, celui d’un esclave moderne, vendu et maltraité. S’ensuit une traversée de la Méditerranée sur une embarcation de fortune, frôlant le naufrage puis secourue par l’Aquarius. Tiré du livre Esclave des milices (éditions Fayard), ce récit est aujourd’hui une pièce de théâtre adaptée par Julien Gauthier.

Sur scène, le comédien Djamil Mohamed, très convaincant, incarne Alpha Kaba. La simplicité du décor tranche elle, avec l’intensité du propos. Des notes d’humour (bienvenues) sont néanmoins essaimées ici et là. On pense notamment aux commentaires fiévreux de matchs de foot ; ou encore au club de lecture dans lequel on s’amuse à lire rapidement, hilarante scène de phrases débitées à Mach 3 ! On est tout de suite happés par l’histoire, d’autant plus qu’on appréhende les trois années d’effroi à venir : la première partie sert d’appui à cette irrationalité, comment un jeune homme, passionné, père de famille, en arrive à devoir fuir son pays et tomber dans l’esclavage ? Sa liberté de vivre et de penser, voilà son crime.

La deuxième partie consacrée à son exil est autrement plus sombre. La Lybie et « une nouvelle traite des Noirs », dénonce l’auteur. Un homme transformé en chose. Les rations de nourriture, le travail forcé, les coups de fouet (un simple bruitage, glaçant). Et l’on se demande, comment de telles horreurs peuvent encore exister en 2020 ? Le calvaire d’êtres humains (insistons : d’êtres humains) qui quittent leur pays contre leur gré. Quand le rideau tombe, la voix du journaliste se fait entendre. Il « pardonne » pour pouvoir avancer. Poignant.

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