Résumé résumé de la pièce.
Goderoy Ségal donne à sa pièce un héros, Bertrand Duguesclin, petit noble breton né en 1320, analphabète, homme violent, très laid, surnommé le « Dogue Noir » à cause de ses allures de chien de guerre et de son teint basané.
Duguesclin, figure épique de la 1ère partie de la guerre de 100 ans, est, selon Jean Froissart – important chroniqueur de l’époque médiévale – un homme au génie militaire comparable à celui des plus grands tels qu’Alexandre le grand, Pépin le Bref ou encore le roi Arthur.
L’action débute à la mort de Jean II le bon en 1364 et s’achève avec le sacre de Charles V, en pleine période de trouble et de grande fragilité du royaume de France. Le traité de Brétigny vient d’être signé en 1360 avec l’Angleterre, laquelle annexe plus de la moitié du territoire français et assomme le pays de lourds impôts.
Le roi d’Angleterre Edouard III ainsi que le roi de Navarre Charles, dit « Le Mauvais », convoitent la couronne de France aux dépens de Charles V, régent, grand esprit lettré mais maladif et dépourvu de talent guerrier et d’appuis solides.
Trente années de guerre ont ravagé la noblesse française, et, par conséquent, la Chevalerie. Charles V brave alors les traditions, en désignant Bertrand Duguesclin, dénué d’ambition et de rivalité politique envers son roi, à la tête de l’armée française. Leur alliance durera jusqu’à leur mort où ils laisseront le territoire français presque entièrement reconquis.
La pièce met en perspective l’action par le biais d’un narrateur qui nourrit toute une réflexion sur la guerre et fait entendre des poèmes et textes de C.Péguy, T.Corbière, A.d’Aubigné, B.Cendrars, R.Desnos… La plupart de ces auteurs ont été impliqués dans les guerres de leur temps et leur parole percute le destin de Duguesclin à travers les époques, leurs vers contrebalancent, remplissent les silences du guerrier.
Littérature et action s’entremêlent, se complètent, se font écho… tout comme Charles V, homme de lettres, et Bertrand Duguesclin, homme d’action, ont pu se trouver, selon Georges Minois, pour « fonder La Nation ».